- Voyage à Berkovitza en BULGARIE - août 2001
- Voyage à Dunakeszi en HONGRIE - décembre 2001
Voyage à Marioupol en UKRAINE - octobre 2001
Participants : Jean V., André L. et Pierre B. ;
Véhicule : Semi-remorque Volvo 30t
Ce voyage à Marioupol, le premier, a été l'occasion de se rendre compte de l'étendue des besoins dans cette région.
Il a aussi été l'occasion de rencontrer de nouveaux chrétiens ukrainiens, très légèrement plus favorisés que d'autres, et de voir tout leur travail pour le Seigneur, malgré leurs propres difficultés.
Un voyage qui sera sûrement suivi par d'autres...
Compte-rendu de ce voyage :
Comment tout a commencé
Nos amis Micha et Annia de Moukatchevo (Ukraine de l'ouest) suivaient un séminaire chrétien. Ce fut l'occasion pour eux de se lier d'amitié avec un pasteur et son épouse VASSILI et ANNIA de Marioupol situé à l'autre extrémité de l'Ukraine, à l'Est.
Quelque temps après Micha leur a fait parvenir 2 de nos cartons de vêtements et nourriture, puis il nous a parlé de leurs besoins. Ici en France des mains dévouées et charitables avaient déjà trié et emballé beaucoup de vêtements et chaussures, des coeurs généreux avaient apporté le soutien financier et Dieu a tout dirigé pour que nous recevions tous les documents nécessaires. Ecole de patience tout de même, le premier document leur a été envoyé le 10 juillet et c'est le 2 octobre que nous avons pu partir avec 9900 kgs de vêtements et 1600 kgs de chaussures.
Marioupol
Située à l'extrémité orientale de l'Ukraine, au bord de la mer d'Azov (laquelle communique avec la Mer Noire), MARIOUPOL est une ville de 600 000 habitants. Elle n'est qu'à une trentaine de kms de la frontière de la Russie.
La Mer d'Azov est petite (env 200kms de large) et très peu profonde ; le climat, de ce fait, reste assez continental. En hiver le port est bloqué par les glaces.
Les trois quarts des emplois sont assurés par un combinat (genre de société privée) qui regroupe de grosses usines métallurgiques et chimiques, des exploitations agricoles type kolkhozes et des entreprises agro-alimentaires. Ici les salaires seraient payés régulièrement, du moins pour ceux qui ont un emploi.
Nous avons été reçus par une église baptiste où chaque dimanche 700 personnes viennent louer Dieu. Dans Marioupol il y a 6 églises baptistes de 100 à 700 membres qui ont souvent essaimé dans les environs. Il y a aussi d'autres communautés chrétiennes.
Les besoins dans cette région
Cette région paraît moins dégradée que celle de Lougansk-Brianka, pourtant relativement proche (env 250 kms au nord, à vol d'oiseau), dans laquelle nous nous rendons régulièrement. La présence d'un port est un atout pour les industries lourdes. Les terres aux alentours semblent fertiles et sont assez bien cultivées ; toutefois on voit vite que la situation n'est pas florissante : les salaires sont faibles, les retraites très maigres et là aussi pas de couverture sociale digne de ce nom.
Le voyage
Par la grâce de Dieu, il s'est bien déroulé sans incident grave. Une fois entrés en Ukraine, il faut la traverser entièrement d'ouest en est. Après LVOV, nous nous dirigeons vers le sud-est du pays. L'état des routes est comparable à celui du trajet vers Brianka (par Kiev et Karkov). Nous notons toutefois une nette amélioration depuis nos premiers voyages même si les routes n'ont rien de comparable avec nos autoroutes françaises.
Le dédouanement a été assez long. A Marioupol il n'arrive qu'un voyage humanitaire par an ! Les douaniers ont moins d'expérience que de zèle ; il fallait en effet mesurer la radioactivité des vêtements apportés ! Les 30 premiers cartons contrôlés ayant subi avec succès le test, le contrôle s'est arrêté là !
Bien sur, tout a été mis sous scellés en attendant les autorisations pour pouvoir distribuer.
Les activités extérieures de l'Eglise
Une soeur, Valentine, à force de tenacité a réussi à ouvrir une maison pour héberger des enfants abandonnés ; son objectif est de les garder 2 à 6 mois en attente d'une solution durable. Cette maison ouverte depuis 4 mois accueillait déjà 14 enfants à notre arrivée. Il y en avait 2 de plus le lendemain. Le but immédiat est de répondre à leurs besoins physiques et affectifs, leur parler de l'amour de Dieu, et plus tard leur apprendre à travailler.
Plusieurs soeurs visitent une prison pour femmes. Construite pour accueillir 300 détenues, elle en abrite 1000 dans des conditions misérables. Un des plus grands besoins là concerne les produits d'hygiène : un simple savon pour se laver et laver son linge.
Beaucoup de ces femmes sont là pour le simple et sordide motif suivant : avoir tué son mari alors qu'il était ivre.
Si Jésus a pleuré en considérant les conséquences du péché au tombeau de Lazare, comment pourrions-nous rester indifférents en voyant là les fruits de l'alcoolisme, comment ne nous poserions-nous pas de questions sur le pourquoi de ce "refuge dans l'alcool" en ce pays ?
Grâces à Dieu, quelques prisonnières se sont tournées vers le Sauveur. Nos amies apportent toujours quelque aide matérielle en ce lieu malgré leurs maigres moyens ; mais cela doit se faire petit à petit car si on l'organisait de façon plus large par les gardiens, la majeure partie "s'évaporerait".
Le sentiment de nos frères et soeurs à Marioupol
Voir des frères en Christ qui viennent de si loin, pouvoir leur parler (avec interprète bien sûr, Jean V.), recevoir une aide matérielle a profondément touché ces amis là-bas. Ils ont montré une grande joie, ils disent un grand merci à tous ceux qui ont contribué à cette rencontre par leur travail, leurs dons ou leurs prières, et par dessus tout une grande reconnaissance à notre Dieu et Père.
Ils nous disent "A la prochaine fois, en Ukraine ou au ciel".