Voyage à Marioupol en UKRAINE - août 2002

|   MARIOUPOL

Participants : Jean G., André L., Michel et Jany C. ;

Véhicule : Camion remorque Volvo 40T



 

Les voyageurs sont arrivés en France mercredi.

Ils n'ont pas eu de problèmes particuliers, à part pour le dédouanement du chargement qui n'a pas été effectué. Les douanes nous demandent des documents sur la constitution des aliments : pesticides, éléments toxiques, ..., contenus dans les pâtes, les conserves et l'huile.

Remercions Dieu pour le bon déroulement du voyage et prions-Le pour le déblocage de la situation.

 

Compte-rendu de ce voyage :

Pourquoi ce voyage ?

Après une première aide apportée en octobre 2001, nos correspondants à Mariupol souhaitaient une nouvelle aide vers la fin de l'année 2002.

Notre chargement comprenait environ 17 tonnes de vêtements et chaussures, 10 vélos, 300kg de savon et lessive, et 2400kg de produits alimentaires (huile, pâtes, conserves).

 

Le voyage

Le problème de l'interprétation se pose évidemment à chaque voyage. C'est pourquoi Michel et Jany C. nous ont accompagnés avec leur voiture et ils avaient pour mission de prendre en passant à MOUKATCHEVO à l'entrée de l'Ukraine, notre amie et traductrice IBOYA (qui nous le rappelons est professeur de français) ainsi que son mari.

MARIOUPOL est à l'extrême Est de l'Ukraine, sur la mer d'Azov, à 30km de la Russie.

Par la grâce de Dieu, le voyage s'est très bien passé, avec du beau temps, sans chaleur excessive, et sans problème particulier, ni pour nous, ni pour les véhicules. Partis de la Drôme le mardi 20 août, nous arrivons à destination le dimanche soir à la nuit tombante. 6 jours de voyage, c'est bien sûr un peu long… surtout sur les routes ukrainiennes (qui constituent la moitié du parcours), mais ça donne le temps de voir le paysage !

Dans cette contrée, en direction d'Odessa, nous avons été agréablement surpris de voir d'immenses parcelles de tournesol prêtes pour la récolte, laquelle paraissait prometteuse. Iboya nous disait que c'était là la région la plus riche de l'Ukraine. A qui profitera cette belle moisson ? Le litre d'huile baissera-t-il ? (jusqu'à maintenant il était aussi cher qu'en France avec des salaires tellement inférieurs !).

Le déchargement à Marioupol s'est effectué à peu près normalement après une journée de formalités. Pour les vêtements et les chaussures, pas de problème mis à part le contrôle radioactif du camion et des cartons.

Il n'en a pas été de même pour les produits alimentaires ; un service administratif nous demande des certificats sanitaires à exigences multiples. Nous avons évoqué cette question dans l'éditorial de ce bulletin et c'est un souci pour les prochains voyages. (A l'heure où nous rédigeons cette lettre de nouvelles, nous essayons de débloquer la situation avec l'aide de l'I.N.R.A. Institut National de la Recherche Agronomique, mais rien n'est encore gagné. Encore un sujet de prière !)

 

La situation et les besoins à Marioupol

Cette ville de 600.000 habitants semble plus prospère que les autres villes de l'Ukraine de l'Est que nous connaissons (Brianka, Lougansk …) grâce à son activité portuaire et trois usines métallurgiques importantes. Néanmoins quand on est "chez l'habitant", on se rend compte qu'on est loin de l'abondance et du confort de notre occident. Les amis chrétiens, VASSILI et son épouse ANNA, qui nous reçoivent en témoignent : il y a des familles qui ne peuvent plus payer leur loyer, l'électricité, et le gaz. Aussi l'aide que nous leur apportons est très appréciée ; ils en sont vraiment touchés et reconnaissants envers tous ceux de France qui y contribuent et avant tout à notre Dieu qui leur accorde cette faveur.

Dans l'église locale, d'environ 700 personnes, les réunions semblent bien suivies avec beaucoup de jeunes. Les activités citées lors du précédent voyage (lettre de nouvelles du 4ème trimestre 2001) se poursuivent : la maison où une sœur reçoit les enfants abandonnés, les visites dans une prison pour femmes et dans une maison de "redressement pour mineurs", les cours bibliques…

Il y a encore le souvenir des temps difficiles avec la répression des autorités contre les chrétiens. Un frère âgé (en cravate sur notre photo) nous disait qu'il a passé 8 années dans un camp en Sibérie à cause de sa foi, mais il ne nous en a pas donné de détails. Il nous dit simplement : c'est le passé ! il faut regarder vers l'avenir… et alors son visage s'illumine et dans une communion de pensée nous voyons avec lui la venue de notre Seigneur Jésus-Christ.

 

Au retour dans la région de MOUKATCHEVO

A notre retour en Ukraine de l'ouest, nos frère et sœur VASSIA et TAMARA nous ont reçus avec toujours autant d'affection et de dévouement. Le dimanche 1er septembre, nous étions attendus dans une petite assemblée chrétienne à 30km de Moukatchevo. Elle se trouve en zone montagneuse d'accès difficile. Nous en avons déjà dit un mot lors de la précédente lettre de nouvelles. Nous avons remarqué la ferveur de ces chrétiens isolés.

A la fin de cette rencontre nous avons été très émus d'entendre l'un des frères âgés remercier Dieu pour tous les frères et sœurs de France qui les aident. Puis se tournant vers nous, il nous a dit très simplement : "Voyez-vous, tout ce que j'ai sur moi vient de chez vous !"

Ces amis se réunissent depuis une vingtaine d'années dans la maison de l'un d'eux. 1982 est aussi la date à laquelle le frère âgé déjà cité a fait la connaissance de Jésus comme son Sauveur et Seigneur. Ils étaient très heureux de nous montrer la maison récemment acquise et restaurée grâce à l'aide des croyants de la région de Moukatchevo. Les travaux sont bien avancés : toiture, portes, fenêtres sont posées. Il reste encore les travaux de l'intérieur : salle au rez de chaussée qui servira de local pour les rencontres chrétiennes, l'étage lui sera aménagé pour recevoir des enfants pendant l'été. Tout cela est fait "de leurs propres mains".

En quittant l'Ukraine, nous avons, une fois de plus, le sentiment que nous recevons beaucoup de ces amis, peut-être plus que ce que nous leur apportons.

Notre dernière étape (comme la première à l'aller) s'est faite, comme à l'accoutumée, en Hongrie chez JOSEF et EVA, une maison toujours ouverte, pour ceux de passage comme nous, mais aussi et surtout pour ces jeunes qui y trouvent refuge et entendent la Parole de Dieu.

Notre reconnaissance monte encore vers notre Dieu et Père qui nous a gardés tout ce temps. Mais n'oublions pas de prier pour la répartition et pour la libération de ces produits alimentaires bloqués.

 

Lettre de remerciements de Marioupol reçue le 21 Octobre 2002 :

Chers frères, nous vous saluons dans le nom de Jésus-Christ ! Nous vous remercions pour l'aide humanitaire que vous avez amené dans notre Eglise. Nous avons tout dédouané, sauf l'alimentaire et commencé à distribuer aux membres de l'église. Des gens sont très contents et reçoivent cette aide avec reconnaissance et action de grâce. Des familles nombreuses sont particulièrement reconnaissantes. Nous espérons qu'en novembre nous dédouaneront le reste. Nous vous remercions encore une fois pour votre cœur plein d'amour, pour vos sacrifices et votre effort pour le Seigneur et pour ses enfants. Que Dieu vous le rende au centuple et vous bénisse vous et votre famille !

Avec amour et prière, le pasteur de l'Eglise Béthanie,

Le frère Vassilli I..

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