Voyage à Lougansk, passage à Soumy en UKRAINE - avril 2002

|   LOUGANSK

Participants : André L., Jean G., Jean V., Sohbi M. et Simon C. ;

Véhicules : Camion remorque Volvo 40t et une voiture

     

Ce voyage est parti le 29 avril 2002, pour LOUGANSK, le retour est prévu pour le 17 mai environ. Il se dirige vers une nouvelle destination à Lougansk, soit 50 km de plus que précédemment. Il concerne donc une (ou plusieurs) nouvelle église qui nous a été indiquée par Eugène, le responsable de l'église à Brianka.

Ce voyage comprend 2 véhicules : le camion remorque et un véhicule de tourisme.

Eugène sera visité, mais plutôt à titre personnel.

Sur le chemin du retour, une étape sera faite à Soumy, dans le nord du pays, pour rencontrer et aider (un peu) une famille de bientôt 12 enfants.

Le C15 destiné à Josèf S. (Hongrie) (ramené lors du retour de notre voyage en Bulgarie) devrait bientôt repartir, en roulant, sous forme de voyage humanitaire, c'est à dire chargé au maximum de biens de première nécessité. Le chauffeur de ce véhicule serait "récupéré" lors du passage à Budapest des véhicules revenant d'Ukraine.

Jusqu'à maintenant le voyage s'est bien passé. Pas de problème particulier.

Sur le chemin du retour, les voyageurs sont arrivés à Budapest. Le C15 est parti de Loriol ce matin. Et quand tous les problèmes de douane du fourgon et de son chargement auront été réglés, ils pourront reprendre leur retour vers la France.

 

Compte-rendu de ce voyage :

LOUGANSK est une ville de l'ordre de 400 000 habitants, dans une région autrefois minière, à l'extrême Est de l'Ukraine prés de la frontière russe.

Elle est proche de Brianka, localité de notre frère Eugène où nous nous sommes déjà rendus plusieurs fois. C'est bien d'ailleurs ce dernier qui nous avait signalé et recommandé la disponibilité d'une église de chrétiens de Lougansk à recevoir de l'aide humanitaire. C'est ainsi qu'un convoi de 20 tonnes a été programmé et acheminé fin avril et 1ère quinzaine de mai, chargement composé en majeure partie de vêtements (près de 1000 cartons !).

Aller à Lougansk nécessite de traverser entièrement l'Ukraine d'ouest en est, un voyage de 3700 km pour rallier Loriol à Lougansk (1860 km en France-Italie-Autriche-Hongrie et la même distance pour parcourir l'Ukraine par Kiev et Kharkov).

 

Le voyage

Tout notre voyage, plus de deux semaines, s'est déroulé sous un temps clément, presque toujours ensoleillé et même chaud ! alors qu'en France il n'en était pas de même à cette période.

Partis de la région drômoise, avec notre ensemble routier et une voiture d'accompagnement, le lundi 29 avril, nous avons rallié Dunakeszi (Budapest - Hongrie) le mardi soir pour y faire la halte habituelle chez nos amis Josef et Eva, une halte d'autant plus opportune que la circulation était interdite aux poids lourds le lendemain 1er mai.

Après ce repos bienvenu, départ le jeudi 2, pour la frontière ukrainienne de CHOP franchie en deux heures pour la voiture et en huit heures pour le camion. Cela nous a permis de recevoir, tard dans la soirée, la chaleureuse hospitalité de nos frère et sœur Vassia et Tamara à Moukatchevo.

Ensuite, en trois jours, nous avons traversé l'Ukraine. Le franchissement des Carpates s'est fait sans difficultés sur une route assez bien remise en état depuis notre précédent voyage de mars. L'allure peut être soutenue mais il faut toujours être vigilant car les imprévus sont nombreux (troupeaux, charrettes, vélos sans phares ni freins ...). La police est omniprésente et verbalise volontiers pour excès de vitesse à 80 kms/h, en ce qui paraissait être de la rase campagne (amende effacée par la convoitise manifestée du policier - et satisfaite ! concernant deux paquets de café aperçus dans notre coffre).

Arrivés dans la région de Brianka, dimanche soir 5 mai, notre frère Eugène nous a pilotés jusqu'à Lougansk où nous avons été accueillis avec une touchante affection par ces nouveaux amis. Ils disposent d'un grand bâtiment dans un quartier calme très arboré. Ce bâtiment était autrefois occupé par les services de l'Etat (administration, police). Combien Dieu sait retourner les choses ! Le rez-de-chaussée comporte plusieurs salles de réunions (l'une d'entre elle avait été dégagée pour recevoir notre apport). Le 1er étage est partiellement aménagé dès à présent en lieu de séjour pour des visiteurs (dortoir, cuisine, réfectoire).

 

A LOUGANSK

Arrivés donc à destination le dimanche soir, nous n'avons rien pu entreprendre le lendemain car c'était la Pâque orthodoxe. Mais cela a été une bonne occasion d'assister donc le lundi à une rencontre avec les croyants de ce lieu et de nous encourager mutuellement par des chants et les messages de la Parole de Dieu.

Une fois de plus nous avons constaté la grande précarité de nos frères dans ce pays. En effet s'ils mettent un point d'honneur à être aussi bien habillés que possible lors des rencontres chrétiennes et à avoir un lieu de culte aussi bien équipé que possible, la réalité quotidienne est toute autre. Nous en avons eu la preuve en pénétrant dans leurs demeures ou en voyant les mêmes personnes en habits et chaussures " de tous les jours " lors du déchargement du camion.

L'aide humanitaire est bien pour eux une grâce inespérée. Des salaires très bas, une protection sociale minimale, des allocations familiales mensuelles de 17 grinias (env. 4 euros) par enfant, tout concourt à des situations extrêmes signalées par le responsable de l'église : coupure de la fourniture d'électricité et du gaz dans plusieurs familles.

Mardi matin 7 mai, de bonne heure, a commencé, avec le responsable de l'église et un autre frère, notre tournée des services officiels de Lougansk (douanes, services vétérinaires, services de l'environnement...) situés aux quatre coins de la ville, une tournée d'un jour et demi ponctuée d'attentes interminables. La patience est mise à l'épreuve et ce n'est que le mercredi à midi que la situation s'est débloquée et que les douaniers ont déplombé remorque, puis camion ! L'envoyée des services d'écologie a opéré, compteur de radiations en mains, tout autour de l'ensemble routier, puis a plongé son appareil dans quelques cartons et a été apparemment satisfaite du faible degré de radioactivité que nous importions en Ukraine ! Le summum a été atteint lorsqu'elle nous a remis deux sacs en plastique, charge à nous de balayer après déchargement, camion d'un coté, remorque de l'autre, et de recueillir la poussière à des fins d'analyse dans leurs laboratoires !

A l'attente inactive des formalités précédentes a succédé alors le stress d'une course contre la montre car les douaniers nous avaient avertis que tout devait être terminé à 16 heures pour que les scellés puissent être posés sur le lieu de stockage, sinon nous étions bloqués jusqu'au vendredi car la fête de la Victoire se célèbre en Ukraine le 9 mai !

Grâces à Dieu, nous avons été puissamment aidés par une douzaine de jeunes et moins jeunes. Ils n'ont pas hésité à scier les barreaux d'une fenêtre du local. Le camion s'est faufilé entre les arbres jusqu'à cet orifice (bravo pour la manœuvre). A 15h45 nos amis ressoudaient les barreaux avec un poste à soudure digne d'un Musée de la Technique et vers 16hl5 les douaniers nous remettaient les précieux documents permettant le retour. Ouf !

 

Au retour

Départ de Lougansk jeudi 9 mai. Après un crochet (la voiture seulement) par Soumy pour visiter la famille du frère Alexandre (11 enfants et bientôt 12) et leur apporter une aide, nous avons atteint Moukatchevo samedi matin.
Avec Vassia et Micha, nous nous sommes entretenus du besoin d'un lieu de réunions pour des chrétiens qui habitent dans la montagne proche de Moukatchevo. Dans ce but, la réhabilitation d'une maison en très mauvais état est déjà bien avancée grâce à la contribution des croyants de cette région mais des besoins d'aménagement demeurent.

Le passage à la frontière Ukraine-Hongrie s'est déroulé assez rapidement, ce qui nous a permis de rejoindre Dunakészi le samedi soir avant l'interdiction de circulation des poids lourds du dimanche.

Le service de Josef et Eva ne manque pas de laisser une forte impression sur les visiteurs. Leur maison est ce lieu de ressourcement pour ces anciens détenus, souvent chargés d'un lourd passé, mais désireux de prendre un nouveau départ. Et comme Josef nous le précisait : le but essentiel est de vraiment amener ces jeunes et moins jeunes sous l'autorité du Seigneur. Non seulement les aider à trouver le chemin du salut, mais les conduire à prendre Jésus-Christ comme le maître de leur vie. Alors et alors seulement, une vie (peut-être pas toujours "paisible et tranquille"), mais en "toute piété et honnêteté" (selon 1 Timothée ch. 2 v. 2) peut être envisagée.

Lundi 13 mai, nous avons repris le chemin du retour, emmenant Josef avec nous dans la voiture jusqu'à la frontière autrichienne où nous avions fixé rendez-vous avec Marcel Guillaume et le fourgon C15 donné par un ami de la région de Privas. Ce petit véhicule sera bien utile à Josef et son équipe pour les courses et livraisons dans Budapest.

Déjà apporté à Dunakészi il y a quelques mois, après avoir été accepté au Contrôle technique en France, ce fourgon avait été refusé au contrôle hongrois ! Cela avait nécessité son rapatriement et une intervention dans notre pays. Espérons que tout se passera bien cette fois. Josef a refranchi la frontière austro-hongroise sans trop de difficultés. Quand à nous, nous avons regagné la France d'une seule traite après avoir pris Marcel à bord. Le camion avec Jean et André a fait de même le lendemain.

Ainsi s'est terminé ce 3ème voyage de l'année 2002, un voyage toujours émaillé de petits incidents qui nous font sourire après coup (mais qui nous amusaient moins sur le moment). Ce qui reste plus profondément c'est ce lien qui s'établit si facilement, si spontanément, avec ces frères et sœurs, un lien qui n'est pas basé sur des critères humains mais qui vient de Dieu. Merci à notre Père pour sa protection. Nous avons été gardés de tout ennui technique sur les véhicules et de tout accident même bénin de la circulation.

Prions maintenant pour la lourde charge qui pèse sur les responsables de cette église à Lougansk : la juste distribution de 20 tonnes de vêtements et nourriture nécessite sagesse divine et dévouement pratique.

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