Voyage à Karkov en UKRAINE - septembre 2004

|   KARKOV

Participants : Jean G., Jean N. et Jacques-Olivier N. ;

Véhicule : Camion-remorque Volvo 40T F12

    

Ce voyage avait pour destination KARKOV, en Ukraine de l'est, chez notre correspondant Sergeï T., qui visite des prisons et des orphelinats en Ukraine et en Russie.

L'aide transportée était composée de vêtements et chaussures.

Les voyageurs sont arrivée le 18/09 au soir. Le voyage s'est bien passé, ainsi que le dédouanement du chargement.

 

Compte-rendu de ce voyage :

N.D.L.R : C’était le 1er voyage en Ukraine de Jacques-Olivier et c’est lui qui a consigné les notes de voyage qui forment la base de ce compte-rendu. Aussi nous le laissons à la première personne.

 

Départ le 6 septembre. Nous pesons 40 tonnes dont 20 de vêtements, lessive, machines à coudre, vélos, moquette, etc….

Pour mon premier voyage dans ce pays, n’ayant pas le permis poids lourds, je n’ai pas grand chose à faire ; alors je commence à apprendre le russe pour essayer d’être un peu plus utile.

La traversée de l’Allemagne, de l’Autriche, de la Hongrie, tout cela est de la routine maintenant et malgré tout, nous ratons un carrefour dans Budapest et cela nous obligera à parcourir 50km en supplément car le demi-tour est hors de question quand on mesure 20 mètres de long !

Après Budapest, c’est maintenant la frontière Hongrie-Ukraine. Comme d’habitude c’est l’incertitude quand au temps nécessaire pour accomplir les formalités de douane. Heureusement nous avons le fidèle Vassia qui vient à chaque fois nous aider et en 6 heures, agrémentées d’un peu de café et de chocolat, nous avons le feu vert pour l’Ukraine.

Etape repos et nuit dans de vrais lits à Moukatchevo car dormir à 3 dans le camion est possible mais très moyennement confortable.

 

J’ai personnellement l’habitude de la Roumanie et je pensais trouver un pays similaire. En effet l’état des routes est assez identique.

Par contre pas de voitures Dacia (nos anciennes Renault 12) car ici Lada règne en maître. Beaucoup d’anciens véhicules militaires sillonnent les routes. De grosses BMW et autres Mercédès aux vitres fumées croisent de nombreux malheureux véhicules en panne au bord de la route.

Je suis surpris de ne pas voir plus d’accidents de la circulation, étant donné le respect très relatif du code de la route et il nous faut être très vigilants et demeurer bien conscients que nous avons grand besoin de la protection du Seigneur.

Je suis étonné aussi de ces interminables lignes droites, sur 30 km ou plus, bordées d’arbres de chaque coté pour casser le vent des plaines ukrainiennes ; cela donne un sentiment d’oppression comme si on roulait entre deux murs sans pouvoir en sortir !

Les carrefours en effet sont rares. Il y en a moins que de policiers !

Enfin au soir du 5ème jour, nous arrivons à Karkov. A l’entrée de la ville nos amis nous attendent : Sergeï, Léna notre interprète, Slavik notre correspondant, un de ses fils et son gendre.

Nous logeons chez Victor et Zinaïda. Elle est professeur de français, ce qui facilitera les échanges.

 

Le programme est chargé : beaucoup de documents administratifs à élaborer ; des visites à honorer, notamment à cette école chrétienne (cf notre bulletin du 4ème trim 2003) où les responsables fournissent un travail énorme au vu du peu de moyens à leur disposition.

Nous assistons aussi à une conférence d’évangélisation publique : un signe de liberté réjouissant, tempéré tout de même par le fait que, ce même jour, des services de renseignements sont venus interroger les responsables.

Accueillis à tour de rôle par les amis chrétiens locaux, nous participons le dimanche à deux réunions dans deux lieux différents. A chaque fois, nous sommes sollicités pour donner un message et parler de notre voyage.

Ils veulent savoir d’où nous venons, où se trouve la France ! La distance que nous avons parcourue, les pays traversés….

 

Un contact parmi d’autres : un de ces amis tient à nous remercier en particulier. Il a reçu lors du précédent voyage un vélo et des vêtements.

Grâce à son vélo, il peut aller à son lieu de travail sans utiliser les transports en commun et grâce aux vêtements, il fait des économies qui lui permettent d’envoyer sa fille à l’école.

On se sent petit devant ces chrétiens qui goûtent une liberté nouvelle et précaire après des années de persécution.

Et nous, que faisons-nous de notre liberté ?

 

Lundi, nous amenons l’ensemble routier à l’église et nous retrouvons là une partie de ses membres venus pour le déchargement.

Sous l’œil du douanier (qui paraît-il est gentil), de nombreux bras (plus de 20 personnes) accélèrent l’opération et rangent la totalité du convoi dans un sous-sol qui sera plombé ensuite par le douanier.

Il y a toutefois un problème : la lessive liquide ! ! ! En Ukraine, la lessive c’est de la poudre et pas du liquide ! Alors prévoyant des difficultés quasi insurmontables avec son administration, notre douanier les fait mettre de coté pour enlèvement direct par les participants au déchargement ; Ouf !

 

Retour du camion en un lieu sûr (57 km tout de même depuis le lieu de déchargement) et nous nous retrouvons chez Victor et Zinaïda pour une soirée de remerciements, de bonne humeur, d’émotion aussi car nous recevons des cadeaux ukrainiens qu’il est impossible de refuser.

Mardi c’est le départ.

Mercredi soir escale à Moukatchevo chez Vassia.

Jeudi soir escale chez Josef et Eva S. à Budapest.

Puis, sur la route, appel téléphonique de Pierre G. qui nous invite à passer à Desandans (en Franche Comté, maison de retraite Bethanie) pour récupérer des lits, des vêtements, des matelas anti-escarres, etc...

Samedi soir retour à notre point de départ après un périple de près de 7000km, remerciant notre Dieu de nous avoir gardés à chaque instant.

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