Voyage à Berkovitza en BULGARIE - mars 2003

|   BERKOVITZA

Participants : Pierre B. et Jean N. ;

Véhicule : Camion remorque 40T

  

Ce voyage pour Berkovitza acheminait l'aide habituelle : vêtements, chaussures, nourriture, ...

Il emportait aussi 1 tonne d'engrais, pour la suite du "projet agricole".

Les voyageurs sont arrivés cet après midi à Loriol. Ils n'ont pas eu de problème sur le chemin du retour.

 

Compte-rendu de ce voyage :

Le voyage

“Aucun voyage n’est de tout repos, et jamais pareil au précédent”, écrivaient Marcel et Huguette G. avec Georges J. dans le dernier bulletin de nouvelles.

Quand des amis nous demandent : Combien de jours serez-vous absents ?… Difficile de répondre ! Le jour du départ est normalement fixé ; pour la suite le Seigneur seul le sait.

 

Le tunnel du Fréjus étant maintenant interdit aux camions de plus de 10 ans, nous sommes donc passés pour la première fois par Vintimille, ce qui allonge le trajet de 150km environ.

L’autoroute de Nice à Gènes est très accidentée : montées, descentes, virages, sur 200 km avec en prime 80 à 90 tunnels : un peu sportif avec notre 40 tonnes !

Les passages de frontières éprouvent toujours notre patience bien que l’on sache au départ qu’il faudra bien une vingtaine d’heures cumulées pour les quatre frontières. Et cette fois-ci le total s’est élevé à 40 ! Des attentes dans les files de camions et production de papiers en tous genres. Cela nous a contraint à passer une nuit à la frontière bulgare.

Une remarque : nous avons parfois l’impression que l’aide humanitaire chrétienne “gène quelque part”, mais notre Seigneur domine toutes choses.

Le dédouanement à Sofia a été assez rapide (2h1/2 environ), et ainsi nous avons pu arriver à Berkovitza vendredi soir 4 avril comme nous l’avions espéré. Ce trajet entièrement “terrestre” (par la Slovénie, Croatie, Yougoslavie) est moins onéreux que le trajet maritime par la Grèce.

Vous imaginez sans peine que nous sommes accueillis toujours aussi chaleureusement dans ce pays où les conditions de vie ne semblent pas s’améliorer, mais où l’ouverture à l’Evangile est bien manifeste. Outre Berkovitza, nous avons visité Lom (au nord du pays, sur le Danube), avec livraisons bien sûr, ainsi qu’à Smirninsky pour le programme agricole.

 

Et si nous avons pu admirer les derniers flocons de neige de la saison hivernale, nous avons pu aussi constater qu’à l’hôpital le chauffage était déjà coupé !

Une panne (pas très grave) sur le camion nous a obligés à nous rendre à Sofia chez le concessionnaire Volvo. Cela nous a permis de rencontrer une personne s’exprimant en français et qui s’est montré intéressée par notre recherche d’amendements pour les terrains agricoles. Elle est toute disposée à nous être utile et nous avons engagé depuis une correspondance. Et dire que nous pensions que cette panne était une perte de temps ! Notre Seigneur savait…

 

Nouvelles agricoles

L’équipement agricole se poursuit et nous avons apporté cette fois une charrue et un appareil nommé “cultivateur”. Ces deux outils ainsi qu’un pulvérisateur fourni précédemment ont été rassemblés et mis en service.

L’hiver a été long et rigoureux. Le printemps se fait attendre. Le 12 avril, il gelait encore le matin et quelques flocons de neige voletaient.

A Tchernopoulé, se trouve le champ de blé. Nous avons pu nous y rendre. Le blé est encore petit et toute prévision de rendement serait bien prématurée. Toutefois nous avons remarqué que le sol a été mieux travaillé que l’an passé et que l’apport d’engrais azoté a été fait en deux fois selon nos indications. Quant au tournesol, le terrain prévu est labouré, mais les pluies abondantes retardent le semis.

 

Sur le plan économique

Le gouvernement a fixé un prix plafond pour le négoce du blé à 7,5 centimes d’euro le kg (env 0,50 fr). Toutefois la menace d’importation maintient les cours vers 6 centimes (env 0,40fr). Cette mesure est dictée par la crainte des autorités de voir monter le prix du pain et d’affronter la descente du peuple dans la rue. Difficile de tout concilier : ainsi pour éviter des manifestations populaires, on stérilise tout désir ou possibilité de remettre en culture les terres abandonnées.

 

Sur un plan plus technique

Certains engrais ou produits de traitements sont presque introuvables en Bulgarie.

Nous avions pris au préalable en France des contacts avec des sociétés européennes pour obtenir des adresses de distributeurs en Bulgarie. Nous avons pu ainsi rencontrer, près de Berkovitza, Mr Z. qui nous proposait quelques produits et semences. Lui-même, aussi, est exploitant agricole et se trouve confronté aux mêmes problèmes concernant les engrais. On trouve bien en Bulgarie des engrais azotés, mais ceux contenant phosphates et potasse sont importés et sont plus chers qu’en France.

Les terres de cette région sont de bonne qualité, mais acides ; de ce fait elles auraient besoin d’un amendement calcaire. Mr Z. nous a dit qu’autrefois on utilisait un sous produit de raffinage du sucre. Mais les sucreries ayant cessé leur activité ce produit n’est plus disponible.

Grâce à l’aimable collaboration de l’homme “fortuitement” rencontré à Sofia, chez Volvo il y aurait peut-être la possibilité d’utiliser des scories d’un complexe métallurgique qui pourraient correspondre, partiellement au moins, à notre besoin.

 

Enfin, sur le plan foncier

Cela est paradoxal, il n’est pas facile de louer des terres. Le retour au morcellement après le démantèlement des kolkhozes, l’espoir de jours meilleurs, le “mirage” d’une valorisation avec l’entrée prévue dans l’Europe semblent aiguiser certains appétits et ne favorisent pas une lente, mais plus sûre évolution vers une simple auto-suffisance.

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